Silba adipata McAlpine

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Auteurs : Bernard PEYRE et François DROUET
Photographies : B. PEYRE

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Symptômes

 

Cas des caprifigues

 

 

 

Je n'ai pas encore procédé à l'observation de Silba adipata McAlpine sur des caprifiguiers.

Toutefois, Bernard PEYRE, ancien producteur de figues et passionné de figuier, m'a fait part d'intéressantes observations en 2016 et 2020, que je reproduis ci-après.

 

OBSERVATIONS RAPPORTEES PAR B. PEYRE EN 2016

 

En 2016, j'ai observé plusieurs fois un caprifiguier à Toulouse. J'ai pu voir sur celui-ci en juillet la sortie des blastophages femelles et j'ai trouvé à plusieurs reprises en août des caprifigues infestées de larves de Silba adipata McAlpine.

Passant à nouveau devant ce caprifiguier le 7 décembre, j'ai constaté la présence de caprifigues bien développées sur l'arbre dépourvu de ses feuilles. Il s'agissait des "mamme", qui permettent aux larves du blastophage (Blastophaga psenes L.) de passer l'hiver à l'abri.

J'ai cueilli une de ces "mamme", apparemment tout à fait normale et sans trous de sortie de larve.

En l'ouvrant, j'ai constaté qu'il s'agissait d'une caprifigue sans cavité centrale.

L'intérieur montrait les signes d'une attaque de Silba adipata McAlpine. En suivant du mieux possible la galerie sous l'épiderme, je n'ai pas trouvé ce qui pourrait ressembler à une larve ou à une pupe, bien que j'aie détecté un minuscule corps noirâtre que je ne suis pas parvenu à identifier.
 

Silba adipata McAlpine : intérieur d'une caprifigue attaquée

Silba adipata McAlpine : intérieur d'une caprifigue attaquée
Crédit : Bernard PEYRE
 

La caprifigue ne présentant pas de trous de sortie de larve, j'ai pensé que le cas rencontré correspondait aux observations de F. SILVESTRI pour ce type de caprifigue.

Ce dernier a en effet observé que dans les figues de caprifiguier dont la cavité centrale est entièrement occupée par des fleurs étroitement proches les unes des autres ou par des fleurs porteuses de galles du blastophage, les jeunes larves meurent presque toutes car elles ne peuvent pas se mouvoir entre les parties distales des fleurs qui les compriment.

Référence : SILVESTRI F., 1917, Sulla Lonchaea aristella Beck. (Diptera : Lonchaeidae) dannosa alle infiorescenze e fruttescenze del caprifico e del fico, Bollettino del Laboratorio di Zoologia Agraria in Portici, vol.12, pp. 123 -146.
 

Mouche noire du figuier : intérieur d'une caprifigue infestée

Mouche noire du figuier : intérieur d'une caprifigue infestée
Crédit : Bernard PEYRE
 

A l'examen détaillé de l'intérieur de la caprifigue, je constate que les larves se sont nourries du dessus des fleurs au centre de la figue.

Il se peut que certaines larves soient mortes au niveau des fleurs, empêchées de se mouvoir par celles-ci, mais je remarque qu'au moins une larve a réussi à atteindre le parenchyme sous l’épiderme, où elle a creusé une galerie. Il s'agit d'ailleurs peut-être d'une larve unique.

Je note aussi que le sillon de nourriture des larves qui va rejoindre le parenchyme est relativement large dans sa partie terminale, ce qui semble indiquer que les larves se sont frayé un chemin assez facilement.

Je ne m'explique pas l'absence de trous de sortie de larve car la larve ayant creusé une galerie dans le parenchyme sous l'épiderme aurait dû perforer celui-ci à complet développement, pour chuter au sol.

Il s'agit peut-être d'une infestation très tardive et la larve aurait succombé au froid.

Il pourrait s'agir aussi d'une pupation avortée. J'ai déjà trouvé des pupes dans des figues... Voir mes observations relatées au chapitre relatif à la pupe.

Le corpuscule noirâtre que je n'ai pas pu identifier correspond peut-être au reliquat desséché d'une larve ayant amorcé sa pupation, sans que cette dernière ne puisse aller à son terme.

 

OBSERVATIONS RAPPORTEES PAR B. PEYRE EN 2020

 

Le 25 avril 2020, à Béziers, j'ai ouvert une des "mamme" portées par un caprifiguier de 6 ou 7 ans conduit en gobelet haut et j'ai constaté qu'elle était infestée d'une vingtaine de larves de Silba adipata McAlpine.
 

Silba adipata McAlpine : larves à l'intérieur d'une caprifigue de type

Silba adipata McAlpine : larves à l'intérieur d'une caprifigue de type "mamme"
Crédit : Bernard PEYRE
 

Celles-ci étaient de tailles nettement différentes, ce qui indiquait des pontes successives espacées de plusieurs jours.
 

Silba adipata McAlpine : larves à l'intérieur d'une caprifigue de type

Silba adipata McAlpine : larves à l'intérieur d'une caprifigue de type "mamme"
Crédit : Bernard PEYRE
 

J'ai été surpris par la taille minuscule de plusieurs de ces larves, que je n'avais observée que très rarement.

La mesure a fait apparaître une longueur comprise entre 1,5 et 2 mm (exemple ci-dessous).
 

Silba adipata McAlpine : larve de moins de 2 mm de long trouvée à l'intérieur d'une caprifigue de type

Silba adipata McAlpine : larve de moins de 2 mm de long trouvée à l'intérieur d'une caprifigue de type "mamme"
Crédit : Bernard PEYRE
 

Les tailles de ces larves minuscules (1,5 à 2 mm) permet de dater les pontes correspondantes à 10 à 12 jours auparavant (voir méthode), soit du 13 au 15 avril.

Trois jours après cette observation, j'ai ramassé et ouvert trois "mamme" du même caprifiguier (diamètres 2,5 à 3,3 cm) et j'ai constaté que deux d'entre elles contenaient chacune 2 larves de Silba adipata McAlpine, d'une longueur de 2 mm.

A l'intérieur de ces deux "mamme", se trouvaient aussi des blastophages femelles adultes (5 dans l'une et 6 dans l'autre).

J'ai été surpris de les trouver à cette date car j'avais vu début avril des blastophages femelles sortir des "mamme" de ce caprifiguier et je ne pensais pas que la période d'émergence des blastophages fût aussi longue.

 

 

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