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Auteur : François DROUET
Photographies : François DROUET
(sauf indications)
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Piégeage de masse
Principe, modalités
On peut recourir au piégeage de masse contre Silba adipata McAlpine, procédé couramment utilisé pour d'autres ravageurs des fruits, notamment la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata Wiedemann). Il s'agit d'une des trois mesures de lutte que j'ai retenues. Sachant qu'elle ne ne constitue qu'une mesure d'accompagnement, la mesure principale étant l'ensachage individuel des figues immatures (sachets en organza), de charge de mise en œuvre tout à fait acceptable en culture d'amateur, avec un faible nombre de figuiers (voir la synthèse de mes solutions au chapitre).
Plan du présent chapitre : principe, rôle des pièges, le piège McPhail, modalités de mise en œuvre, incidence de la couleur du piège, efficacité d'autres types de pièges.
PRINCIPE
Le piégeage de masse consiste en la mise en œuvre de pièges gobe-mouches (de type McPhail, par exemple) garnis avec une substance attractive.
Piège de type McPhail posé sur un figuier (variété bifère 'Grise de la Saint-Jean')
Piège de type McPhail posé sur un figuier (variété bifère 'Grise de la Saint-Jean')
Le plus souvent, il s'agit d'un liquide attractif alimentaire.
Ouverture d'un piège McPhail chargé avec une solution aqueuse d'attractif alimentaire
Piège McPhail appâté avec une solution aqueuse d'attractif alimentaire : les captures flottent à la surface du liqiude
Le liquide attractif alimentaire peut être utilisé seul (les mouches meurent d'épuisement...), ou en association avec des couvercles insecticides (vendus déjà enduits d'insecticide).
Les pièges peuvent aussi être garnis d'insecticides sous forme solide (par exemple, plaquettes de DDVP à déposer à sec dans le piège). Dans ce cas, il faut également déposer dans le piège un attractif alimentaire sous forme solide.
Piège de type McPhail chargé avec une plaquette d'insecticide DDVP
Crédit : PROBODELT
Enfin, on peut recourir à un attractif sexuel pour attirer les mâles (phéromones). Mais, pour Silba adipata McAlpine, je n'ai pas connaissance d'expérimentations des phéromones, ni de disponibilité de produits les utilisant.
L'entreprise espagnole PROBODELT est en pointe pour les moyens de lutte par piégeage de masse, pour différentes cultures et pour plusieurs insectes ravageurs.
Mais elle ne semble pas proposer de moyens de lutte spécifiques pour Silba adipata McAlpine. En ce qui concerne les mouches qui attaquent les figues, elle ne traite que Ceratitis capitata Wiedemann (cératite, mouche méditerranéenne des fruits) et Drosophila suzukii Matsumura (drosophile à ailes tachetées, drosophile asiatique). Il convient donc d'examiner les procédés de piégeage de Ceratitis capitata Wiedemann qui peuvent être utilisés pour Silba adipata McAlpine.
RÔLE DES PIÈGES
Selon mes observations, une femelle pondeuse Silba adipata McAlpine n'a aucune activité de nutrition au cours de sa séquence d'une vingtaine de pontes successives sur un figuier, d'une durée d'une heure et plus (ni à la surface des figues, ni sur le dessous des feuilles ou le long des rameaux de l'année, ignorant même les points de suintement de latex).
Et les femelles de l'espèce qui consomment aux divers endroits précités du figuier n'entrecoupent pas de pontes leurs activités de nutrition. Je n'ai jamais observé une mouche consommatrice, même après un temps de nutrition long (une demi-heure, par exemple), quitter sa zone de nutrition pour rejoindre un ostiole et y pondre, puis retourner à des activités de nutrition.
Il faut donc souligner que pour les femelles Silba adipata McAlpine la consommation (nutrition) et la ponte constituent des activités mutuellement exclusives. On peut en déduire que les pièges alimentaires ne capturent pas les femelles pondeuses, mais uniquement une partie des mouches consommatrices (individus mâles et femelles). Cela peut expliquer, au moins en partie, l'inefficacité relative de ces pièges.
Les pièges que je pose sur mes figuiers ont deux rôles : d'une part, ils permettent la capture d'un certain nombre d'individus de Silba adipata McAlpine venant consommer sur le figuier (mais pas les femelles venant sur celui-ci pour y pondre), d'autre part, ils me fournissent en continu l'indication du niveau de pression du ravageur dans mon jardin.
En tout état de cause, ils s'avèrent nettement insuffisants pour limiter mes pertes de récolte de figues de façon significative.
Remarque : je traite exclusivement du cas de mon jardin, en culture d'amateur. Pour les vergers commerciaux, à partir d'un certain nombre d'hectares, il se produit un effet de masse qui permet aux pièges d'avoir un meilleur effet sur Silba adipata McAlpine (même s'il reste partiel). Ceci est à déterminer avec les conseillers phytosanitaires des producteurs professionnels.
LE PIÈGE McPHAIL
Parmi les divers types de pièges que j'ai testés, j'ai retenu le piège de type McPhail, qui me paraît le plus pratique et le plus polyvalent, mais qui n'est pas parmi les moins onéreux.
DESCRIPTION
Un piège de type McPhail est constitué de trois parties : un récipient de couleur jaune, un couvercle translucide amovible, et un moyen de suspendre le piège à une branche (le plus pratique étant le crochet en fil de fer).
Piège de type McPhail utilisé pour lutter contre Silba adipata McAlpine
(trois parties : récipient jaune, couvercle translucide, crochet en fil de fer)
Le fond du récipient jaune a la forme d'un entonnoir renversé, ce qui permet l'entrée des mouches.
Piège de type McPhail : le fond du piège est un entonnoir renversé permettant l'entrée des mouches
Le blocage du couvercle sur le récipient jaune s'effectue en le faisant tourner en forçant de façon que les quatre saillies latérales du bas du couvercle viennent s'insérer dans les quatre encoches du bord du récipient.
Piège de type McPhail : encoche dans le bord du récipient jaune, permettant le blocage du couvercle
Piège de type McPhail : système de blocage du couvercle
SYSTÈME D'ACCROCHAGE
Le moyen le plus pratique de suspendre à une branche le piège de type McPhail est un crochet en fil de fer.
Crochet métallique pour piège de type McPhail
(Crédit : PROBODELT)
Malheureusement, la quasi-totalité des pièges de type McPhail proposés actuellement sont munis d'un cordon, ou d'un lacet, qu'il faut nouer à la branche par ses deux extrémités, ce qui est peu pratique lorsque l'on a dans les mains un piège rempli de liquide qu'il faut disposer de façon horizontale...
Pour ma part, j'ai commandé mes pièges McPhail chez une entreprise française dont le site Internet présentait des photographies d'un système d'accrochage composé d'un anneau et d'un crochet métalliques, augurant une pose et une dépose du piège simples et rapides. Mais, à la réception, j'ai eu la surprise de découvrir que le système d'accrochage des pièges était un lacet vert...
Piège de type McPhail utilisé pour lutter contre Silba adipata McAlpine, livré avec lacet vert
(système d'accrochage moins pratique que le crochet en fil de fer)
Partie haute d'un piège de type McPhail avec lacet vert en système d'accrochage
Je n'ai pas demandé la reprise des pièges, mais, à l'usage, je n'ai pas trouvé le système pratique. Et j'imagine ce que cela pourrait donner en perte de temps pour une utilisation en grande quantité dans un verger commercial...
J'ai remplacé le lacet vert par un crochet de ma composition. J'ai confectionné un crochet d'environ 30 cm de longueur avec du fil de fer galvanisé de 1,5 mm de diamètre, que j'ai torsadé.
Crochet en fil de fer galvanisé utilisé avec les pièges de type McPhail
Certains modèles de couvercle comportent deux parties trouées en relief dans lesquelles passent le cordon et qui, situées sur le bord, ne sont pas adaptées à l'utilisation d'un crochet métallique de forme simple. Pour ma part, j'ai pris en compte cette contrainte en passant le fil de fer dans les trous avant de le torsader.
Partie basse du crochet en fil de fer galvanisé utilisé avec les pièges de type McPhail
Partie haute du crochet en fil de fer glvanisé utilisé avec les pièges de type McPhail
Je livre dans un chapitre spécifique mes observations de comportement de Silba adipata McAlpine vis à vis du piège.
MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE
LIQUIDE ATTRACTIF RETENU
Dans d'autres chapitres du présent site (voir sommaire), je fais part de mes expérimentations de piégeage de masse de Silba adipata McAlpine avec différents pièges et liquides attractifs alimentaires, et je fournis les comptes rendus de piégeage de masse de cette espèce que j'ai relevés dans la littérature. Je dispose en outre de nombreux retours d'expériences de mes correspondants.
En fonction de l'ensemble de ces éléments, j'ai choisi d'appâter mes pièges McPhail avec un liquide attractif alimentaire, et j'ai retenu la solution aqueuse de sulfate d'ammonium à 4 % (40 g/l).
Sulfate d'ammonium utilisé pour le piégeage de masse de Silba adipata McAlpine
POSE ET RELEVÉ DES PIÈGES
Je pose un piège McPhail appâté avec une solution aqueuse de sulfate d'ammonium (4 %, soit 40 g/l) sur chaque figuier. Pose réalisée à une hauteur comprise entre 1,80 m et 2 m, dans la zone la plus touffue du figuier (généralement, au centre de celui-ci). Selon mes observations, le nombre de captures y est plus important qu'en périphérie de l'arbre.
Pose réalisée aussitôt que la végétation du figuier débourre visiblement : le 1er mars dans mon jardin. Il ne faut pas attendre le développement des figues, car Silba adipata McAlpine est présente avant que les figues fleurs soient nettement visibles. D'autre part, elle attaque les figues immatures lorsqu'elles sont minuscules (selon mes observations, dès qu'une figue atteint un diamètre de 1,1 cm, elle peut être attaquée par Silba adipata McAlpine).
Il convient d'inspecter le piège une fois par semaine, et de le vider de ses captures dès que la surface du liquide attractif est chargée d'insectes. Lorsque le niveau du liquide attractif a baissé de moitié (évaporation, pertes au niveau de la jonction du couvercle par vent fort...), il faut en ajouter jusqu'au niveau maximal.
Silba adipata McAlpine : captures dans le récipient d'un piège McPhail
(un œil exercé compte 9 individus de l'espèce)
Silba adipata McAlpine : quatre individus capturés dans le récipient d'un piège McPhail
Note.
Ma région est également hautement infestée par Ceratitis capitata Wiedemann (cératite, mouche méditerranéenne des fruits). De ce fait, dès l'apparition de celle-ci dans mon jardin (soit le 30 juin), j'ajoute sur chacun des figuiers un piège McPhail appâté avec une solution aqueuse de phosphate diammonique (4 %, soit 40 g/l).
Selon mon expérience, le sulfate d'ammonium est plus efficace contre Silba adipata McAlpine que contre Ceratitis capitata Wiedemann, et le phosphate diammonique est plus efficace contre Ceratitis capitata Wiedemann que contre Silba adipata McAlpine. Mais chacune des deux substances attire les deux ravageurs, sachant que, selon mes observations, le sulfate d'ammonium est plus sélectif que le phosphate diammonique pour Silba adipata McAlpine.
PÉRIODE DE PIÉGEAGE
Il me paraît inefficient de combattre Silba adipata McAlpine sans tenir compte de Ceratitis capitata Wiedemann (et inversement).
Selon mes observations, Silba adipata McAlpine attaque les figues immatures vertes et dures (que Ceratitis capitata Wiedemann n'attaque pas), alors que Ceratitis capitata Wiedemann attaque les figues mûres et celles qui commencent à mollir et à changer de couleur (que Silba adipata McAlpine n'attaque pas).
De ce fait, pour combattre jusqu'au bout Ceratitis capitata Wiedemann, il faut conserver les pièges jusqu'à la dernière figue mûre présente dans le jardin ou le verger.
D'autre part, j'ai observé que Silba adipata McAlpine continue à fréquenter le figuier en période de figues mûres, étant très friande de celles-ci, même si les attaques sur figues immatures (pontes) se font rares ou deviennent nulles.
Je laisse donc les deux pièges sur tous les figuiers jusqu'à la récolte de la dernière figue mûre du jardin.
Je ne le fais pas, mais il est possible de prolonger l'action prophylactique contre Silba adipata McAlpine en laissant en place les pièges appâtés au sulfate d'ammonium jusqu'à la fin décembre ; selon mes observations, Silba adipata McAlpine est généralement encore présente dans le jardin jusqu'à cette époque, même si les figuiers ne portent plus ni figues, ni feuilles.
INCIDENCE DE LA COULEUR DU PIÈGE
OBSERVATIONS DU CIVAMBIO 66
Le piège de type McPhail est utilisé principalement contre Ceratitis capitata Wiedemann (mouche méditerranéenne des fruits), qui est attirée par la couleur jaune de la partie basse (récipient), en sus de l'attractif déposé dans le piège.
Selon Fabian COUSINIÉ, qui a effectué en 2017 son stage de licence professionnelle au CIVAMBIO 66 avec pour sujet l'expérimentation du piégeage de masse de Silba adipata McAlpine, la
couleur jaune
n'attire pas Silba adipata McAlpine. Parmi les différents types de pièges expérimentés, ce sont ceux avec des récipients blancs ou transparents qui ont obtenu les meilleurs résultats en nombres de captures d'individus de Silba adipata McAlpine.
Silba adipata McAlpine : nombreuses captures dans un piège transparent
Crédit : Fabian COUSINIÉ
Information confirmée (sous réserve d'une année de tests complémentaire) dans l'intervention de Marie SINGER, technicienne en arboriculture au CIVAMBIO 66, lors de la rencontre technique "Lutte contre la mouche de la figue" du 10 octobre 2017 à Saint-Hyppolyte (66).
Etant indiqué que ma propre expérimentation du piège transparent a conduit au contraire à un constat d'inefficacité de celui-ci contre Silba adipata McAlpine (voir détails plus bas, au sous-chapitre relatif à mes observations).
OBSERVATIONS DE B. I. KATSOYANNOS
Les observations du CIVAMBIO 66 confirment celles de B. I. KATSOYANNOS, qui a étudié des populations importantes de mouches noires du Figuier et expérimenté des procédés de piégeage dans l'île de Chios (Grèce), en 1981 et 1982.
Les expérimentations ont été menées avec des pièges de marque Rebell (rectangles de plastique jaunes englués sans attractif alimentaire) et des pièges de type McPhail pourvus d'attractifs alimentaires.
B. I. KATSOYANNOS a constaté que les pièges Rebell sont peu ou pas attractifs pour Silba adipata McAlpine.
Il indique qu'il a été pourtant prouvé par plusieurs auteurs qu'ils sont attractifs pour beaucoup d'espèces de mouches de la famille des Tephrytidae, dont la mouche méditerranéenne des fruits (Ceratitis capitata Wiedemann) et les mouches attaquant la pomme, la cerise et l'olive.
Référence : KATSOYANNOS B. I., 1983, Field observations on the biology and behavior of the black fig fly Silba adipata McAlpine (Diptera, Lonchaeidae) and trapping experiments, Zeitschrift für Angewandte Entomologie Vol. 95, Issue 1-5, pp. 471-476.
MES PROPRES OBSERVATIONS
J'ai mené en 2019 une expérimentation de piégeage de Silba adipata McAlpine pour tester le sulfate d'ammonium, en utilisant un piège totalement transparent et un piège de type McPhail à partie basse jaune situés l'un à côté de l'autre sur un même figuier.
Il existe très peu de modèles de pièges transparents de capacité équivalente au piège McPhail habituel. J'ai utilisé le piège à guêpes en plastique résistant de la marque ECOGENE.
Silba adipata McAlpine : piège transparent posé dans une touffe de figuier
Piège à guêpes transparent de marque ECOGENE testé contre Silba adipata McAlpine
Ce piège n'est pas à fond plat. Le fond comporte trois protubérances arrondies, et il est troué et fortement retourné en son centre.
Piège à guêpes transparent de marque ECOGENE : fond troué et retourné en son centre
Le piège comporte en son sommet un crochet plastique noir résistant, que j'ai trouvé peu pratique pour l'accrochage aux branches.
J'ai donc constitué un crochet d'environ 30 cm de longueur avec du fil de fer galvanisé de 1,5 mm de diamètre que j'ai torsadé et raccordé au crochet en plastique.
Raccord entre la base du crochet-rallonge en fil de fer galvanisé et le crochet plastique du sommet du piège
Partie supérieure du crochet-rallonge en fil de fer galvanisé de 1,5 mm de diamètre qui a été torsadé
Le système d'attache d'origine en plastique noir du piège ECOGENE présente un point faible.
Il tient au couvercle transparent par deux languettes fortes insérées dans un trou au sommet de celui-ci. Celles-ci s'écartent au-dessous du trou et bloquent le couvercle par deux encoches (trop) sommaires. Le poids du piège rempli de liquide attractif est toutefois important pour la tension d'écartement des deux languettes et un espace apparaît entre l'attache et le couvercle.
Le 30 juin 2019, après deux semaines d'utilisation, j'ai retrouvé le piège sur le sol, l'attache en plastique noir étant restée pendue à la rallonge-crochet en fil de fer galvanisé.
Attache en plastique noir désolidarisée du piège transparent qui est tombé
Languettes de jonction de l'attache en plastique noir avec le couvercle du piège transparent
Toutefois, signe de la solidité du plastique fort avec lequel est fabriqué le piège, j'ai retrouvé celui-ci au sol complet et sur sa base (il ne s'était pas ouvert ni renversé).
J'ai dû confectionner avec un morceau de tuteur plastique pour orchidée un écarteur permanent pour les deux languettes, permettant à celles-ci de ne pas se désolidariser du couvercle transparent.
Ecarteur permanent placé entre les languettes de jonction de l'attache et du couvercle du piège transparent
Ecarteur permanent placé entre les languettes de jonction de l'attache et du couvercle du piège transparent
En terme d'efficacité, le piège totalement transparent s'est montré décevant.: 18 jours après la pose de celui-ci, constatant un très faible nombre de captures, j'ai placé à 1 m de distance, sur le même figuier et à la même hauteur, un piège de type McPhail avec partie basse de couleur jaune. Les deux pièges étant appâtés avec le même liquide attractif alimentaire (solution aqueuse
à 40 g/l de sulfate d'ammonium).
Silba adipata McAlpine : relevé des captures dans le piège totalement transparent
(noter le très faible nombre de captures)
Silba adipata McAlpine : relevé des captures dans le piège McPhail avec partie basse jaune
(le nombre de captures est beaucoup plus important qu'avec le piège totalement transparent)
Les détails de l'expérimentation (modalités, résultats) figurent au chapitre "Piégeage de masse : expérimentation du sulfate d'ammonium". Mais les éléments de synthèse fournis ci-après suffisent pour évaluer le manque d'efficacité du piège totalement transparent.
En analysant les prises par piège, j'ai constaté que le piège McPhail à partie basse jaune a capturé 79 individus de Silba adipata McAlpine sur une période de 59 jours alors que le piège totalement transparent n'a capturé que 13 individus sur une période de 77 jours. Le piège de type McPhail à partie basse jaune a donc permis un nombre de captures 6 fois plus important que le piège transparent, sur une période de pose représentant les 3/4 de celle de ce dernier.
Et, si je compare les prises sur la période de 59 jours de coexistence des deux pièges, je déduis une moyenne de 1,34 captures par jour pour le piège McPhail à partie basse jaune et une moyenne de 1 capture tous les cinq jours pour le piège totalement transparent.
Les résultats défavorables du piège totalement transparent que j'ai constatés sont en contradiction très nette avec ceux des expérimentations du CIVAMBIO 66. Sans que je puisse en expliquer les raisons, ne connaissant ni le protocole, ni les substances attractifves, utilisés par cet organisme. La cause ne peut en être une différence de conception entre pièges transparents car j'ai mis en œuvre le même modèle de piège (marque ECOGENE) que celui utilisé par le CIVAMBIO 66.
En tout état de cause, pour ma part, j'abandonne l'utilisation du piège totalement transparent dans la lutte contre Silba adipata McAlpine.
EFFICACITÉ D'AUTRES TYPES DE PIÈGES
Phil WITHERS a établi en 2014 une liste annotée des Lonchaeidae de France continentale.
Au cours des collectes de spécimens, il a remarqué une certaine efficacité de deux pièges initialement non conçus pour les mouches.
Ainsi, l'utilisation de pièges de type Malaise dans deux localités de l'Ain a contribué significativement à enrichir la liste.
Et, plus surprenant, l'utilisation de pièges aériens pour coléoptères (alcool) a permis également des captures de Lonchaeidae. Par exemple, à Montauban-Sur-l'Ouvèze (Drôme), 7 espèces (avec des individus des deux sexes) ont été capturées de cette manière. L'auteur pense qu'il serait intéressant d'utiliser ce type de pièges de façon plus méthodique pour évaluer si les Lonchaeidae sont préférentiellement attirés par celui-ci.
Référence : WITHERS P., MACGOWAN I., 2014, A preliminary account of the lance flies (Diptera : Lonchaeidae) of continental France, with the description of a new species, Studia dipterologica, vol. 21 (1), pp. 3-10.
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