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Auteur : François DROUET |
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Nutrition par le latex de figuier (suintements des feuilles détériorées)
Silba adipata McAlpine possède une particularité de nutrition qui la distingue des autres mouches qui fréquentent le Figuier : elle est avide du latex de cet arbre. J'ai pu le vérifier dans diverses situations, dont deux impliquant des feuilles détériorées : latex exsudant des taches d'anthracnose (limbe des feuilles de figuier), latex suintant du point de cassure d'un pétiole de feuille de figuier.
LATEX EXSUDANT DES TACHES D'ANTHRACNOSE SUR FEUILLES
Lors de l'une de mes observations quotidiennes de la saison 2018, j'ai été surpris par le manège d'une mouche noire du Figuier qui se posait à intervalles réguliers au même endroit sur l'avers d'une feuille d'une touffe de la variété 'Bellone'. Elle semblait s'y nourrir assez brièvement avant de s'envoler et d'y revenir quelques instants après. En observant plus attentivement son manège, j'ai noté que la mouche se posait à proximité de taches brunâtres d'anthracnose (maladie cryptogamique d'incidence mineure sur le Figuier), puis se rendait à la marche sur celles-ci et se nourrissait à leur surface. Silba adipata McAlpine sur feuille de figuier, à proximité de taches d'anthracnose Je me suis demandé quelle était l'explication de ce curieux comportement, que je n'avais jamais observé auparavant. C'est l'examen des photographies après agrandissement qui m'a fourni la réponse : à la surface des taches brunes existaient d'importants suintements de latex résultant de l'endommagement du limbe, difficilement discernables à l'oeil nu... Et c'est de ceux-ci que se nourrissait la mouche. Silba adipata McAlpine se nourrissant de latex sur une tache d'anthracnose d'une feuille de figuier
Silba adipata McAlpine se nourrissant de latex sur une tache d'anthracnose d'une feuille de figuier
Silba adipata McAlpine se nourrissant de latex sur une tache d'anthracnose d'une feuille de figuier J'ai fait part de cette observation à divers correspondants et l'un d'entre eux, Alain COSTA (ingénieur agricole conseillant les producteurs de figues de la région d'Albatera, en Espagne), m'a indiqué avoir réalisé la même observation à plusieurs reprises.
LATEX SUINTANT D'UN POINT DE CASSURE D'UN PÉTIOLE DE FEUILLE DE FIGUIER
Au cours de la campagne d'observation des pontes de l'année 2020, pour repérer (puis étiqueter) les pontes au cours du suivi de la mouche pendant une séquence de pontes successives sur le figuier, je brisais le pétiole d'une feuille proche de la figue visitée, juste après la ponte, en laissant la feuille pendante. Et j'ai constaté que le point de cassure du pétiole était fortement attractif pour les mouches non pondeuses se trouvant sur le figuier, qui se regroupaient pour consommer le latex exsudant à cet endroit.
Silba adipata McAlpine : individus autour du point de cassure d'un pétiole de feuille de figuier
Silba adipata McAlpine : quatre individus autour du point de cassure d'un pétiole de feuille de figuier
Silba adipata McAlpine : individus autour du point de cassure d'un pétiole de feuille de figuier
Silba adipata McAlpine : consommation de latex sur le point de cassure d'un pétiole (feuille de figuier)
J'ai pu aussi observer Silba adipata McAlpine consommant du latex dans le creux de l'extrémité d'un pétiole de feuille de figuier brisé.
Silba adipata McAlpine consommant du latex dans le creux de l'extrémité d'un pétiole de feuille de figuier brisé
Silba adipata McAlpine consommant du latex dans le creux de l'extrémité d'un pétiole de feuille de figuier brisé
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